Migrations croisés, itinéraire transitoire & espace circulatoire*

Je m'appelle Fabien, même si j'ai un nom qui n'existe pas au Brésil et qui est devenu à la mode après un  feuilleton populaire "Fabien" qui à fait mode dans tout le pays...

Je suis né au Brésil. Au Brésil, pays de rencontre des 3 races : noir, blanc et indigène, c'est un pays de migration. Pour être Brésilien et avoir la citoyenneté, il suffit d'être né au Brésil.
Ce qui est différent dans la plupart des pays européens. Vous pouvez même naître en France et vous ne serez jamais français. C'est ce qu'on appelle la loi du sang... Tout Français peut même naître à l'étranger s'il a un père ou une mère française, il lui suffit pour avoir la nationalité.

C’est mon cas, j’ai la double nationalité et la double responsabilité face aux deux volets de mon histoire !
Parce que j'ai été retiré de mon pays pour des raisons familiales, j'ai vécu en France avec ma famille maternelle, regardant toujours en direction du Brésil, et tous mes camarades de classe m'appelaient - Le Brésilien - même si j'ai réussi à conserver dans ma mémoire pas plus de dix mots portugais dans mon vocabulaire. Par exemple, le mot - GOL -, que je criais dans la cour de l'école après chaque but ou geste technique qui laissaient mes camarades admiratifs et fiers de m'avoir dans leur équipe !

 - En mémoire à mon ami Stéphane (1973-2024) -

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 “Les "Pied-noir" avaient l'habitude de parler fort en France pour montrer aux Français que leur accent n'était pas d'ici, mais qu'il était fier de venir de "là-bas". Mon grand-père parlait arabe, mais il n'a jamais voulu m'apprendre un mot, à la fin de sa vie, de temps en temps des mots sortaient de sa bouche en parlant tout seul parce qu'il n'avait plus personne d'autre avec qui échanger".
©Famille Russo 

 

        Dans ma vie d'enfant dans les années 80, j'ai vécu seule mon identité « d’étranger brésilien », je n'ai pas eu l'occasion de grandir avec des amis brésiliens. Nous avons vécu, ma sœur et moi, en parallèle car lorsqu'elle est arrivée après moi en France, nouveau-née, sans avoir parlé portugais, cela a fait d'elle une enfant à qui le Brésil ne lui a jamais manqué, son incompréhension était --- à peine --- de ne pas connaître son père.

Le fait d'avoir grandi sans communauté a attiré mon attention des mes premières années d'école à m'intéresser aux matières d'Histoire et de Sciences Humaines pour en apprendre davantage sur l'histoire de mon pays.

A cette époque, dans les années 80, les seuls Brésiliens connus en France étaient des réfugiés politiques de la dictature militaire, artistes du tropicalisme.

Dès mon plus jeune âge, j'ai découvert les œuvres de Gilberto Gil, Caetano Veloso et Maria Bethânia ainsi que les vinyles de ma mère qui sont revenu avec nous dans nos malles. Elle a cette voix qui me fascinait même si j'avais perdu le sens de la langue dans ses chansons. J'étais juste happé par les rythmes envoûtants des paroles chantées. Les tropicalistes représentaient ce militantisme Brésilien en Europe. Et je me suis intéressé à la littérature de Jorge Amado, qui m'a aidé même en France à mûrir mon sentiment national de - Gauche - et mon identité métisse.

Beaucoup plus âgé, j'ai rencontré les témoignages de Brésiliens, arrivés avec une certaine image de l'Europe, et qui, pour conserver un lien avec leur pays d'origine, revenaient pour former un sentiment communautaire fort et fraternel à travers des traditions culinaires, culturelles et artistiques ainsi pour ne pas perdre leurs liens affectifs avec la nation.

D'un point de vue régional, les territoires Brésilien qui se démarquent des autres est Rio de Janeiro et Bahia avec une certaine reconnaissance de la valeur de la Négritude. C'est incroyable, lorsqu’au Brésil on parle des préjugés du Sud sur les préjugés raciaux à propos de Bahia, les valeurs identitaires qui ressortent le plus du Brésil pour les Français, c'est la grande influence ethno-raciale de la culture Afro-Brésilienne sur la construction identitaire du Brésil.

Le Baiano, ce qui est formidable chez lui, c'est qu'il est le <maître> (Mestre) de sa propre culture qu'il préserve toujours avec fierté et respect. Ce qui est plus difficile à maintenir, dans le sud du Brésil, à cause de l'urbanisation et du cosmopolitisme de la société – branca - et du capitalisme.

C'est tout simplement incroyable, là à extérieur, le Baiano à travers sa culture véhiculée, par la Capoeira, ses influences musicales et son carnaval, est considéré comme le véritable représentant de la culture Brésilienne. Lorsque les différences régionales au Brésil créent du racisme et de la xénophobie, hors du Brésil, les Brésiliens quelles que soient leurs appartenances régionales, sont unis sous le drapeau Brésilien, sans distinction identitaire ou ethnique, il reste à peine une « manière classiste » de communiquer entre eux.

Lorsque les Brésiliens migrent vers l'Europe, ils connaissent 2 types de migration :

- La migration des étudiants Brésiliens qui viennent étudier dans les Universités. Ces personnes font généralement partie de l'élite Brésilienne car même avec une bourse d’études qui n’est accordée à seulement quelques étudiants pour étudier à l’étranger, il est cependant impossible de se maintenir en Europe sans l’aide de sa famille. Et il y a lá aussi, la question du visa de séjour étudiant qui est demandé avant l'arrivée, au consulat cela représente un investissement financier important que tout le monde n'est pas en mesure d'assumer pour s'inscrire dans l'enseignement supérieur public, avec la couverture et l'assurance maladie obligatoire pour éviter tout problème ou accident.
Ou bien il s'agit de Brésiliens récemment émigrés et qui ont maintenu un lien avec leur pays d'origine et qui ont obtenu les documents d'un passeport étranger qui leur donnent à peine un meilleur accès à leur séjour.

- A partir de l'identification de cette population, nous pouvons problématiser la première hypothèse de la manière suivante, de cette élite Brésilienne, la majorité « blanche » en matière d'origine sociale, de retour de leurs expériences étudiantes en Europe, peuvent se comporter de manière conquise par le mode de vie Européen occidental, voulant reproduire ce modèle de pensée dans sa vie quotidienne, en adoptant l'organisation sociale de sa vie quotidienne au Brésil, ou au contraire, de leurs difficultés d'adaptations à l'Europe produite dans son expérience de vie en Europe procure une forme de rejet du modèle Européen occidental, qui, à son retour dans son pays d'origine, vous procure la satisfaction de vouloir mieux connaître les réalités de la vie dans votre pays auquel vous appartenez ?

- La deuxième migration, celle qui vient travailler et gagner de l'argent...Elle est déjà plus précaire. Quand elle ne sait pas danser, elle apprend la - Samba - dans l'avion ! Le Brésilien, pour les Français, est un poète et un artiste profond, évidemment il sait jouer d'un instrument de musique et s'il ne joue pas au – futebol - il sait danser ou chanter.

Et c'est ce type d'activité pour beaucoup d'entre eux, permet de soutenir la vie de beaucoup de Brésiliens en Europe et qui continue à donner un prestige culturel international sans aucun investissement dans la culture des corps diplomatiques Brésiliens, l'image est plus que jamais gravée malgré toutes les souffrances de notre peuple artiste à subvenir à leurs besoins, car c'est quand même un type de financement qui, en plus d'être informel, reste enrichissant et il vaut mieux chanter 2 heures que de travailler aux champs à récolter des tomates 80 heures par semaine dans des régions paysannes, comme toutes les stratégies qui existent dans le monde de la Capoeira pour construire votre parcours initiatique de maître de Capoeira et utiliser votre réseau pour promouvoir votre - Arte -.

L'ouvrier Brésilien a la réputation en Europe de ne pas être fiable lorsqu'il s'agit de réaliser des travaux lourds, il est considéré comme un ouvrier très "fragile" pour les gros oeuvres. Cela ne veut pas dire que les Brésiliens ne sont pas fidèles, au contraire, cela signifie que la population qui arrive dans les aéroports est constituée de personnes déjà favorisées, avec un bagage culturel déjà élaboré et de la classe moyenne, qui ont la capacité de se fondre et de s'adapter dans la société. Les vrais travailleurs de la population Brésilienne, habitués à assumer des travaux de construction et des travaux pénibles, ne vont pas jusque-là pour les Européens du marché communautaire Européen(CEE) préfèrent confier ces travaux lourds aux Européens de l'Est qui constituent une population plus préparée à affronter des travaux dans des zones dangereuses et à risque.

La population Brésilienne et d'ascendance Africaine a une bonne réputation par rapport à la propre histoire de sa construction dans la société Brésilienne à travers l'histoire du travail esclave et le travail des domestiques modernes dans les foyers de la haute société Brésilienne de la région Sud-Est avec une grande réputation dans les travaux ménagers.

Les grands hôtels de luxe privilégient ces travailleurs Portugais et Brésiliens pour les travaux de femme de ménage dans les hôtels qui représentent les travaux pénibles en Suisse. La rigueur du travail est compensée par la qualité des salaires élevés bien que la profession soit peu qualifiée sur le marché du travail Suisse, et valorisée par rapport à des emplois similaires ailleurs en Europe (hormis les emplois saisonniers dans les régions touristiques comme Monaco, Luxembourg ou la Côte d'Azur...).

Quand on est étranger, dans n'importe quel pays, la seule manière de migrer vers une certaine stabilité est de se marier avec une personne du pays de migration, CETTE RÈGLE FONDAMENTALE ET UNIVERSELLE EST VALABLE DU NORD COMME DU SUD DE LA PLANÈTE.

Lorsque Claude Lévi-Strauss, à partir des nombreux récits de voyageurs en territoires indigènes et de son expérience personnelle modérée du terrain comme expérience de voyage à l'intérieur du Brésil, cet éminent professeur du début du XXe siècle qui a réussit à élaborer un modèle théorique de l’Anthropologie sur les LOIS UNIVERSELLES DE L'HUMANITÉ. En toute modestie, en tant que sociologue du XXIème siècle, le principe migratoire pour entrer dans une logique de stabilité sur le territoire migratoire d’appartenance passe par le MARIAGE.
Dans ce thème j'essaierai d'élaborer, à partir de ce postulat, quelques arguments fondamentaux de la sociologie du genre qui parviennent à nous permettre de collaborer à l'argumentation de cette règle fondamentale de la « MIGRATION PAR LE MARIAGE ».

Il s’agit d’une condition quasi obligatoire pour obtenir un visa de séjour ou s’orienter vers l’accès à la citoyenneté pour entrer sur le marché du travail conventionnel et sortir de l’économie souterraine ou du trafic.

Cela ne signifie évidemment pas que vous deviendrez chef d'entreprise, car de nombreux Brésiliens titulaires de diplômes universitaires supérieurs issus du système public Brésilien travaillent là-bas à faire le ménage, de la couture et s'occupent des enfants dans des maisons de famille.

La migration à l'étranger donne un sentiment de fierté quand on revient au Brésil, même si les Brésiliens cachent la véritable humiliation de l'occupation des professions subalternes à l'étranger pour être fiers de pouvoir envoyer de l’argent au Brésil à la fin du mois pour aider la famille restée là-bas et qui suit son proche sur les réseaux sociaux en pensant qu'il répand tout son génie à briller comme une étoile à l'étranger.

Sur le marché du travail à l’étranger, un des secteurs d'activité qui ne souffre pas de préjugés au travail est le secteur de la santé, alors qui mieux que les personnes d'ascendance africaine originaire des territoires des Antilles françaises pourrait accepter à travailler pour faire ---la toilette -- des personnes âgées en maison de retraite (EPAD) alors que les enfants des familles traditionnelles à peine sur le marché du travail, ont eu leurs premiers enfants il y a peu et que la vie professionnelle a commencé à 30 ans et si à cet âge, ils sont super qualifiés et utiles professionnellement, ils manquent cruellement de maturité quant à une expérience de vie pour acquérir une forme d’humanité parce qu’ils ont été créés dans une logique de compétition avec une vision élitisée de la société qui limite leur empathie à l’égard des questions sociales.

- Qui d'autre qu'une femme musulmane engagée dans la vie professionnelle en France depuis de nombreuses années et qui sont presque arrière-grand-mère à 50 ans pourrait mieux s'occuper de ces personnes que le poids de l'âge et des responsabilités les a laissées amnésiques pour les protéger du temps ?

À l’autre extrémité, l’un des secteurs qui souffre le plus du racisme est celui de la sécurité. De la sécurité du métro aux discothèques, tout le secteur de la sécurité est sous le contrôle des Africains d'Europe et de la population maghrébine majoritaire dans les quartiers périphériques à fortes populations migratoires. Cela pourrait attirer l'attention de manière positive au premier abord, mais il est illusoire à en regarder de plus près car à bien y réfléchir, à un moment donné, les noirs, quelle que soit leur formation initiale, auront toutes les difficultés du monde à trouver un emploi dans un domaine qui n'est pas en rapport direct ou indirect avec le travail de sécurité.

De même, plus de la moitié des Asiatiques en France travaillent dans des restaurants gastronomique Asiatique ou dans l’industrie textile bien qu’ils soient qualifiés avec des formations scientifiques de haut niveau. Les Libanais et les Français de confessions Juives ont depuis longtemps le contrôle du commerce dans les grandes centres urbains et s'ils dominent les relations financières, ce qui a toujours été rapporté de manière antisémite tout au long de l'histoire de l'Europe comme un trait culturel de leurs communautés, cela se voit dans la société moderne comme une forme discriminatoire malgré l'authenticité de la pertinence de mon témoignage.

95 % de la migration qui existe en Europe passe par les aéroports, c'est pourquoi les aéroports sont des endroits très inconfortables car c'est un lieu hautement contrôlé et surveillé.
Bien sûr, ces bateaux sont des histoires tout à fait réelles ! C'est une autre histoire des relations Nord-Sud avec l'Afrique à travers le monde méditerranéen et il est plus utopique  que à partir des bateaux qui arrivent sur les côtes italiennes de Sicile que ces migrants arrivent à sortir de leur condition de réfugiés. Si leurs embarcations n'ont pas fini au fond de la mer, ils ne parviendront pas à échapper à leur terrible sort, et cela vaut-il encore la peine de sauter d'une frontière à une autre camp de réfugiés dans des conditions encore plus précaires pour vivre l'hiver Européen et continuer la lutte pour la Migration ?

Mais qui va empêcher un Brésilien de passer 1 mois et demi en vacances en France s'il a les moyens de rester... Une auberge programmée, l'adresse d'une connaissance, chez un membre de sa famille s'il a son billet retour payé et son passeport touristique valide ?

Quand on parle de migration clandestine, ce sont déjà les gens qui ont fait le choix de « tenter leur chance ». D'une situation touristique à celle-là, du jour au lendemain, pour entrer dans le monde de l'illégalité.

Savoir observer pour ne pas être contrôlé par la police, être prêt à entrer dans un monde parallèle...

En France, il existe une manière encore plus perverse de risquer d'être reconduit dans son pays d'origine : <les sans papiers >, les subtilités du droit sont tellement compliquées en France qu'un migrant de longue durée peut entrer dans un processus qui le contraint à perdre "son titre de séjour" et cela peut arriver aux enfants qui y ont été élevés et scolarisé en France et qui ont perdu leur titre de séjour à l'âge de la majorité pour revenir vers un pays qu'ils ne connaissent pas et avec des parents inconnus avec l'humiliation de tous à cause de ce retour forcé par les autorités gouvernementales. Il existe également de nombreux cas de migrants qui se trouvent en situation légale avec un travail, leur famille, leur voiture et leur logement et qui, du fait de cette situation instable et de la complexité des lois migratoire, perdent leur titre de séjour !

Le travail clandestin s'accompagne généralement dans ce type de déplacement dans une arrivée dans un réseau de travail clandestin organisé pour payer votre passage jusqu'à votre destination. Ces gens n’ont aucune idée des pièges dans lesquels ils tombent, mais pour accepter ces propositions, ils se trouvent généralement dans une situation tellement oppressive dans leur pays d’origine qu’il vaut encore la peine d’accepter n’importe quelle ressource et plan pour échapper à des conditions économiques sans solutions au pays. Là aux moins, réside l’autorité et la protection de l’organisation qui joue sur les bénéfices de votre travail d’esclave jusqu’à ce que vous payez le prix de votre voyage.

Personne ne pourra survivre longtemps seul sans tomber dans le monde de la marginalisation et ne restera pas à la périphérie de la ville, dans les ghettos pour migrants.

Ce qui est très compliqué en France, c'est qu'on est dans le monde du rationnel. En dehors de l'aspect administratif de votre séjour avec un document d’identité en règle, un autre document indispensable à votre stabilité est le numéro INSEE, que vous demandez à la CPAM (INSS) qui vous donne un accès au système de soins gratuit. Aucun médecin ne reçoit de patient dans le <privé>, toute affiliation au système de santé passe par les réseaux du système de santé public.

C'est comme le numéro CPF au Brésil, avec le système d'identification électronique, est-ce que ce sera possible de vivre sans cette affiliation administrative ? Serez-vous capable de vivre sans ce numéro à l’avenir sans être déjà effectivement marginalisé ?

Migrer est un long apprentissage de voyages successifs qui ouvre une forme de savoir pratique et une expertise de pensée et d'agilité spirituelle avec un besoin aigu de survie car elle nécessite un esprit en alerte constante et la passivité est son plus grand ennemi.

Les Français, bien que critiqués pour leur ethnocentrisme exacerbé en se considérant comme la Partie-Mère des nations, subissent une forte pression migratoire internationale et sont contraints de continuer à développer des projets sociaux colossaux pour ne pas laisser exploser la cocotte-minute. Comme ce qui s’est passé récemment concernant le temps de travail et la retraite. Au Brésil, les ressources permettant de vaincre les inégalités résident dans le pouvoir communautaire dans un environnement privé.

L’espace que le gouvernement n’a pas su donner à la lutte contre la pauvreté accentuée par le gouvernement Bolsonaro est un terrain fertile qui donne de l’espace aux religions évangéliques. Développer, en toute évidence et sans chercher trop loin, la politique que Jair Bolsonaro voulait proposer dans son rejet total de la planification économique et du sociale dans sa politique nationale, avait pour objectif de favoriser l'expansion des Églises évangéliques, dans la structure de la société Brésilien. On peut dire que les pouvoirs publics au Brésil ont démissionnés quant à la définition d'institutions spécialisés pour renforcer une économie planifiée au profit de penser un libéralisme totalement sauvage.

A l'inverse, en France, en Allemagne, en Suisse, en Angleterre et dans quelques autres pays européens, l'État s'empare totalement du rationalisme de son territoire où il réglemente tout, même la profondeur de votre piscine !

Serait-ce la raison pour laquelle les Français sont si fascinés par l’exotisme culturel de la vie au Brésil ?

En situation de migration en France, il faut acheter une puce téléphonique auprès de n'importe quel opérateur dans un système de recharge, justifiant d'un statut valide sur le territoire français, d'un passeport en cours de validité, d'une identité française, ou d'un titre de séjour temporaire pour pouvoir faire fonctionner l'appareil. 

Pour les personnes en situation migratoire intermédiaire, disposer d'un téléphone portable avec une puce française est une des conditions essentielles pour rester en vie dans une société très réglementée et normative pour pouvoir s'ouvrir la possibilité d'entrer sur le marché du travail.

Le numéro de sécurité Sociale (INSEE) - c'est la première étape pour travailler quand on a déjà une situation régularisée à la Préfecture pour demander le fameux « titre de séjour ». Cette étape peut prendre des mois selon votre situation et si vous êtes voyageur, c'est ainsi que se fera la sélection naturelle, seuls ceux qui sont les plus résistants ou dans des situations privilégiées, par exemple être mariés à un citoyen, pourront se maintenir jusqu'à ce que vous puissiez travailler avec un contrat formel.

- Deuxième condition pour pouvoir travailler quand on est encore dans des situations précaires, aujourd'hui la solution se présente parmi toutes ces applications de livraison à domicile - UBER Eat - pour que l'on puisse prélever un revenu de survie substantiel dans la société de consommation. Ainsi, cette manière moderne de se socialiser en France a créé tout un système de travail illégal et d'exploitation des plus pauvres. Tout comme ici, dans mon quartier de Salvador, de nombreuses personnes, pour travailler et gagner leur vie, ont simplement besoin d'un téléphone portable et d'un vélo pour posséder leur entreprise et rester maître de leur travail. Je dirais aussi qu'en - Cité - (lieu de résidence dans un quartier d'habitat populaire) je suppose qu'ils fonctionnent sous forme d'organisation car il n'est pas possible en situation clandestine d'ouvrir un compte en banque pour récupérer l'argent de leurs livraisons, il doit y avoir quelques-uns de l’organisation dans des situations d'enregistrement légalisé, agissant en groupe de manière pyramidale. Ainsi, le groupe évolue dans une bande organisée et chacun évolue en cohésion avec le groupe jusqu'à pouvoir sortir de sa clandestinité et acquérir sa propre autonomie.

Une chose importante pour pouvoir progresser positivement dans l'accès au titre de séjour longue durée est de pouvoir déposer une déclaration d'impôt sur le revenu en tant que personnes dans des situations professionnelles déjà établies. Travailler par exemple à faire du ménage dans le Métro ou dans un hôpital car un revenu fixe offre la possibilité de déclarer ses revenus avec votre accès à l'INSS (CPAM) en tant que travailleur <Autonome> par exemple, et cela est à partir de votre déclaration sur de revenu qui vous aidera à ouvrir vos droits à l'obtention de votre titre de séjour en France.

C'est vraiment un chemin de sacrifice, plus tôt vous vous engagerez sur la voie de la migration, que vous aurez la chance de murir votre projet. Il faut savoir que des deux côtés, quel que soit votre niveau de formation, si vous n'êtes pas engagé par un organisme du service public ou privé, vos diplômes ne valent rien ou peu pour rivaliser avec un citoyen formé dans le pays. Quelle que soit votre formation, vous exercerez les métiers les plus subalternes pour subvenir à vos besoins ou simplement des compétences artistiques liées à votre propre culture peuvent faire la différence.

Et que, je dirais, même lorsque vous serez alphabétisé dans le pays qui vous accueille, les possibilités ne seront jamais égales lorsqu'il s'agira de votre démarche de légalisation. Ce qui prime dans tout travail, ici comme là-bas, c'est votre réseau de contacts.

Nous avons été peu nombreux à quitter ma résidence en grandissant avec des diplômes et une formation académique supérieure, j'ai eu d'autres exemples bien plus marquants par des gens qui ont obtenus des postes d'enseignants et même " agrégé " le plus haut titre aux concours d'enseignement mais maintenant, ils appartiennent à une génération beaucoup plus âgée que la mienne. Mais aujourd'hui les relations entre voisins ont changé, il n'y a plus de lien social communautaire fort et des relations de voisinages, seule la barre en béton armé et déshumanisé est restée, on ne grandit plus au sein de ces bâtiments, la rotation et les changements sont fréquents font que vous êtes ici aujourd'hui dans des situations de circulatoire avec quelques anciens résidents.
Il s'agit de logements qui servent à bénéficier aux personnes aux revenus modestes et aux familles nombreuses, nous appelons ces propriétaires - les Marchands de soupes -, et font l'objet d'une spéculation immobilière en location pour des étudiants qui resteront 1 à 3 ans jusqu'à passer à des situations plus confortables. Les propriétaires qui vivent dans leur propre appartement fond partie des anciens de l’immeuble.

Le point positif de vivre ici, c’est que tout en étant en périphérie de la ville, nous sommes proche du centre-ville (comme Engenho Velho de Brotas et sa situation au centre de Salvador).

Et c'est un point positif pour pouvoir travailler et avec tout autour de sa résidence (supermarchés, pharmacies, magasins, cinémas, commerces, administrations...) et cela pour un loyer bien plus abordable que dans des situations résidentielles en centre-ville avec accès direct à tous les types de transports (bus, métro, tramway ) ou aux habitations individuelle de la classe moyenne des villes-banlieues proches des centres urbains oú vous avez besoin d'une voiture pour vous déplacer dans tous types de situations quotidiennes.

C’est pourquoi les personnes âgées en milieu urbain finissent leur vie dans des institutions spécialisés pour personnes âgées (EPAD).

Il n’existe pas de lien communautaire pour survivre dans un monde individualiste et sans ressources pour soutenir le noyau familial qui vivent exclusivement autour du travail et d’une organisation sans inclure les personnes âgées, de plus en plus isolées de la société à chaque étape de leur vieillesse.

* Laboratoire Diasporas - Maison de la recherche - Université Toulouse II - Le Mirail : Alain Tarrius, Angelina Peralva, Hasnia-Sonia Missaoui

 

Fabien L.,
Pós-graduação - Doutorado em Ciências Humanas - Antropologia
Universidade Federal de Pernambuco (UFPE)
Mestre em Sociologia - IPEA Toulouse II - Le Mirail / UFBA

 

Rio Vermelho CP 2102 41950-970 Salvador – Bahia – Brasil +55 (71) 9993 42484 horta.fatumbi.fabi@gmail.com

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