Fêtes de OXALÁ de Ilê Axé Opô Aganjú : 50 ans d' initiation de Mãe CiCi & Mãe Nininha

2. baluaê, fêtes de Oxalá, Ilê Axé Opô Aganju, 2022

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Les fêtes d’Oxalá, un exemple descriptif du calendrier religieux rituel

Le vendredi est le jour de la semaine au Brésil qui est consacré à Oxalá, les Asé du dieu sont retirés de son pegi et portés en procession jusqu’à une petite case faite de palmes tressées, symbolisant le voyage de oxalufã* et sa mise en prison.

Le vendredi suivant, soit sept jours plus tard, représentant les sept années d’incarcération, est appelé « les eaux d’Oxalá » et elles désignent les eaux pour laver Oxalá. Tous ceux qui font partie du terreiro ont obligation d’être présents. Ils viennent la veille, dans l’après-midi du jeudi faire un Bori, une offrande d’une noix de cola à la tête pour que celle-ci soit en état de pureté pour la cérémonie du lendemain. A partir de ce moment, le silence est observé jusqu’au lendemain matin.

Tous les participants vont, bien avant l’aube, chercher l’eau d’Oxalá, vêtus de blanc et la tête couverte d’un Oja blanc. Ils forment une longue file qui marche en silence, précédée par une des plus anciennes femmes consacrées à Oxalá, celle-ci agitant sans arrêt une petite cloche de métal blanc appelée Adja. Ils vont ainsi trois fois à la fontaine sacrée. Les deux premières fois, l’eau est versée sur les axé d’Oxalá. Cette partie du rituel est faite en souvenir des sujets du Roi d’Oyo qui allèrent en silence, vêtus de blanc chercher l’eau pour laver Oxalufã. La troisième fois, correspondant au lever du soleil, les poteries remplies d’eau sont rangées autour de l’axé d’Oxalá. L’interdiction de parler est levée, des cantiques accompagnés par le rythme des tambours retentissent parmi les initiés d’Oxalá en témoignage de satisfaction du Dieu. Le dimanche suivant a lieu une cérémonie de peu d’importance mais le dimanche d’après, une procession ramène les axés d’Oxalá dans son Pegi, symbolisant le retour d’Oxalufã dans son Etat. Le troisième dimanche, finissant le cycle des cérémonies est appelé « Pilão de Oxaguiã* » qui rappelle les plats de nourriture de prédilection du dieu. Des distributions de nourriture sont faites en son nom pour fêter le retour de son père. Ce jour-là, une procession amène au Barracão des plats contenant des Ignames pilées et du maïs cuit sans sel ni huile de palme mais avec du beurre de karité. Des ISAN, « baguettes d’Atori » (espèce de roseaux rigides comme une espèce de baguette) sont remises « aux Oxalás » manifestés, aux gens attachés au terreiro et aux visiteurs de marque. Une ronde se forme alors avec des danseurs qui passent, courbés devant les Oxalás qui les frappent au passage d’un léger coup de baguette. Il y a sans doute, dans cette partie du rituel, des réminiscences des bastonnades d’Egigbo, le jour de la fête d’Oxaguiã.

                                              - "La Légende de l'homme aux souliers d'argent"*, Connaissances & Savoirs, 2021, PP171

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* Pierre FATUMBI Verger

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