Les études et recherches en sociologie de l'éducation, qui apportent effectivement des analyses pertinentes et novatrices par rapport aux institutions et thèse présentes dans les Héritiers, sont multiples et elles représentent des progrès incontestables. Les nouvelles problématiques de recherches améliorent la compréhension et l'explication de l'ensemble des modes de fonctionnement de l'école et, pour certaines d'entre elles, enrichissent la compréhension des processus des inégalités des chances devant l'école.
Mais dans le cadre des prolongements des Héritiers, on peut conclure que les rapports à la culture (et au savoir) restent des déterminants significatifs des inégalités devant et à l'école. Le processus d'élimination pour l'accès à l'enseignement supérieur est certes en régression mais il n'a pas disparu : un jeune sur deux accède aujourd'hui à cet enseignement (Insee, TEF, 2008) et les enfants de catégories sociales les plus défavorisées sont toujours sous-représentés dans l'enseignement supérieur. Les processus de restrictions du choix et de retard sont toujours très présents pour les enfants de ces catégories et, à ces deux processus, s'ajoutent désormais celui de relégation. C'est dans l'accès aux filières très sélectives et essentielles dans la reproduction des élites que les inégalités restent les plus marquées et 13% seulement d'étudiants d'origine sociale défavorisée (employés et ouvriers) intègrent des grandes écoles (rapport su Sénat, septembre 2007). Par ailleurs, les réseaux sociaux (fondés sur l'appartenance socioculturelle de classe) sont de plus en plus déterminants pour valoriser le diplôme et entretenir une inégalité forte dans la réussite professionnelle et statuaire à réussite scolaire égale. Sur la condition étudiante, des recherches ont certes enrichi les connaissances sur le thème mais les analyses des Héritiers conservent une pertinence certaine.
Cet essai qui était un des plus importants points de départ des recherches en sociologie de Bourdieu et Passeron a largement participé à la constitution de l'analyse sociologique de l'école et de l'éducation en France, et dans certaine mesure à l'étranger. L'apport de leurs travaux est considéré comme fondamental. Leur thématique de recherche, constitue avec trois autres, l'analyse des données statistiques, les recherches microsociologiques, les recherches socio-historiques, l'essentiel du corpus des savoirs en sociologie de l'éducation.