orixa Nanã

Nanã

Les trois races selon l’IFÁ(2)

Obatalá(3) est un Orixá consacré à la création du
monde, mais auparavant il est avisé par Olodumaré(4), 
le Destin, qu’il doit faire une offrande à Exu pour que tout se
passe bien. Mais le vieil Orixá pensa que ce personnage
étant un de ses fils, il ferait peu cas de cette attention…

Il se trompa car celui-ci y fut très sensible !
En recevant le sac de la création des mains
d’Olodumaré, il fut décidé qu’Obatalá choisirait un coin de
l’univers. Il en fut décidé ainsi, cependant en chemin,
l’Orixá eut soif et comme il n’avait rien prévu, il créa donc
EjiOpê(5), le palmier, puis recueillit de son jus dans son
verre, après avoir ouvert un orifice dans l’arbre.
Cette boisson le fit s’endormir. Alors, profitant de
l’endormissement de l’Orixá dans les nuages, Exu(6) décida
de voler le sac de la création, sans que le vieil Orixá ne s’en
aperçût et il l’apporta aussitôt à Oduduá en disant :
– Vous avez demandé à mon père Obatalá de créer le
monde mais celui-ci s’est endormi dans les nuages. J’ai
donc décidé de vous rapporter le sac de la création.
Oduduá remercia Exu pour sa « gentillesse » et résolut
de créer lui-même notre monde.
Il sortit au hasard, choisit un lieu quelconque de la
nature et répandit le contenu mystérieux dans l’espace
infini.
Et comme par un bel enchantement, furent la lumière
et la terre, apparurent toutes les choses et les êtres que nous
connaissons ainsi que ceux que nous allons connaître.
Et sept jours après quand Oduduá(7) fut de retour à
Orúm(8), le ciel, monde des Orixás, Obatalá qui dormait
encore se réveilla effrayé. Quand il reconnut Oduduá, il se
souvint de ce que celui-ci lui avait demandé et chercha en
vain le sac de la création dans ses mains vides, alors
Oduduá lui dit respectueusement :
– Calme mon Père, le monde a déjà été créé par moi,
vous aurez donc une autre mission : Celle de créer l’être
humain qui vivra sur Terre.
Alors l’Orixá accepta cette mission. Il descendit donc
sur terre et patiemment admira tout ce qui avait été créé.
La mer, les rivières, les montagnes, les forêts, les
animaux, les oiseaux, enfin tout et également les éléments,
tels que le feu, les vents, les métaux et puis beaucoup
d’autres éléments de la nature. Se sentant fatigué en tentant
de comprendre tout cela, il décida de chercher un endroit
pour se reposer. Et ainsi, créa-t-il l’ombre d’un énorme
Iroko(9).
Il commença à réfléchir pour savoir comment créer les
êtres humains et trouver les éléments à utiliser.
En premier lieu, il vit les nuages qui passaient
tranquillement à ce moment-là, il les attira vers lui et de ses
mains il modela un corps humain mais aussitôt ce dernier
se dissipa. Puis, il prit le vent mais celui-ci émit un
sifflement et s’échappa dans l’air.
Alors, Orixá attira le feu qui se dissipa à son tour, il
utilisa le fer qui se transforma en un être rigide, la pierre
qui, elle, forma une figure complétement statique.
Lassé, il s’assit sous un grand Iroko (Roko/Loko) et il
imagina comment et d’où pourrait lui venir l’inspiration
pour créer l’être humain.
C’est alors qu’en réfléchissant, il aperçut devant lui
une grande lagune et dit :
Comment puis-je créer l’être humain ?
Alors, au milieu de la lagune, comme par
enchantement, surgit une belle et vieille femme qui lui dit :
– Monsieur, je peux vous aider. Attendez un instant.
Après avoir plongé, elle rapporta de l’argile qu’elle
remit à Orixá, ensuite, elle lui remit de la terre et la boue de
la terre noire. Obatalá recueillit tous les matériaux et avec
douceur les posa à terre. Arrivant au bord de la lagune, il
prit la main de la belle dame et demanda :
– Quel est votre nom ? Elle lui répondit alors :
– Monsieur, depuis que le monde est monde, je vis ici !
Et lui baisant la main, doucement il lui dit :
– Je vous appellerai Nãna(10) (Nãnã), ce qui veut dire
Reine.
Puis, les deux ensemble commencèrent à modeler la
matière pour lui donner formes humaines, ômó fun-fun(11),
le fils blanc, ômó-bírin pupá (12), le fils rouge et ômó dundun(13),
le fils nègre. Ensuite, Obatalá ouvrit la bouche et
souffla l’Emí(14) et immédiatement, les enfants ouvrirent les
yeux, s’étirèrent et embrassèrent leurs parents Nãna et
Obatalá, les Orixás du culte primaire gêgê-nagô(15). Obatalá
et Nãnã prirent leurs enfants et les conduisirent jusqu’à
Orúm, le ciel. Et là, ils furent présentés aux Orixás du ciel,
où agenouillés, ils reçurent dans la main gauche leur
destin, offert par Olodumaré et dans la droite l’axé(16), de la
transformation ils reçurent l’êbó(17) qui transforme le mal en
bien, des mains de l’Ifá, ils reçurent la divination.
Olodumaré dit que celui qui, le premier, fera l’êbó
prospérera davantage que les autres.
Ômó fun-fun dit :
– Dès que je serai de retour sur terre, je ferai l’êbó.
Ômó-bírin pupá dit :
– Un jour, je le ferai.
Ômó dun-dun parla ainsi :
– Quand j’aurai le temps, je le ferai !
Et voilà ce qui arriva… Olodumaré appela Obatalá et
lui demanda :
– Que souhaitez-vous comme récompense ? Il répondit :
– Quand le corps ne pourra plus porter l’esprit, je veux
l’Emí en retour !
– Et vous Madame, que souhaitez-vous ? dit-il en
s’adressant à Nãnã.
– Je veux, en retour, la matière que j’ai offerte.
Et ainsi fut-il fait et c’est encore comme cela. Obatalá
est l’Orixá de la création et Nãnã, la maîtresse de la terre.

(2) Ifá, Orumila : Orixás de la divination
(3) Obatalá : Ou Oxalá, ce sont les mêmes Orixás d’origine Yorouba,
groupe ethnique originaire du Nigéria
(4) Olodumaré : Orixá du destin, d’origine Yorouba
(5) EjiOpê : l’arbre créé par Obatalá fut un palmier
(6) Exu : Orixá de la communication, rencontré dans toutes les maisons de culture africaine sous des noms divers
(7) Oduduá : Orixá de la création du monde
(8) Orúm : Ciel ou Soleil
(9) Iroko : Arbre principal, Orixá honoré parmi les Yoroubas, les Gêgê et les Congos sous le nom de Kitembo, lié aux ancêtres
(10) Nãnã : Orixá d’origine Ewê, ancienne Côte d’Or, aujourd’hui Ghana
(11) ômó fun-fun : Fils Blanc
(12) ômó bírin pupá : Fils rouge, de race indigène
(13)ômó dun-dun : Fils nègre
(14) Emi : Esprit, force de vie en Yorouba
(15) Gêgê-nagô : Dénomination donnée au peuple d’origine fón-Yorouba
(16) Axé : Force spirituelle en Yoroubas
(17) Ebó : Remerciement, offrande, présent

*
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Conto Afro-Brasileiro da cultura Yoruba
contado por Vóvó Cici do Espaço Cultural da Fundação Pierre Verger

As três raças do IFÁ.

Obatalá é encarregado de criar o mundo, mas antes é avisado por Olodumaré, o Destino, de fazer uma oferenda á Exu para que tudo dê certo. Bem o velho Orixá achou que por este personagem ser seu filho, não faria questão deste agrado... Ele fez !

Ao receber o saco da criação das mãos de Olodumaré, ficou acertado que Obatalá escolheria qualquer ponto do universo. E assim seria, porém no caminho, o Orixá sentiu sede et como não havia se prevenido devidamente, criou o EjiOpê, a palmeira, e tomou seu líquido após abrir um orificio junto á sua copa.
E este fez com que ele adormecesse. Exu aproveitando então vendo o Orixá adormecido nas nuvens resolveu roubar o saco da criação, sem que o velho Orixá percebesse, levando em seguida para Oduduá, dizendo :
- O senhor pediu a meu Pai Obatalá, que criasse o mundo, e ele adormeceu nas nuvens. E eu resolvi trazer-lhe o saco da criação de volta.
Oduduá agradeceu a “gentileza” de Exu e resolveu ele próprio criar o nosso mundo.
Saindo ao acaso, escolheu qualquer ponto do universo, e derramou o conteúdo misterioso no espaço infinito.
E como em todo o encanto fez-se a luz e a terra, apareceu com todas as coisas e seres que se conhece et que ainda vamos conhecer.
E sete dias depois quando Oduduá voltou ao Orúm, o céu, mundo dos Orixás, Obatalá ainda dormia e acordou assustado. Quando reconheceu Oduduá, lembrou-se do que este havia lhe pedido e procurou o saco da criação em suas mãos vazias, porém respeitosamente Oduduá lhe disse :
- Calma meu Pai, o mundo já foi criado por mim, o senhor terá outra incumbência : Criar o ser humano, que viverá na Terra.
Então o Orixá aceitou a incumbência.
Desceu então a terra e pacientemente admirou tudo que havia sido criado.
O mar, os rios, montanhas, florestas, animais, aves, enfim, tudo e também elementos como o fogo, os ventos, os metais e muitos outros elementos da natureza.
Sentindo-se fatigado por tentar compreender tudo isso, resolveu procura um lugar par descansar. E assim fez a sombra de um enorme Iroko.
E começou a pensar como poderia criar o ser humano e quais elementos usar.
Em primeiro lugar, viu as nuvens que passavam tranqüilas naquele momento, atraiu até ele e com suas mãos modelou um corpo humano, ma logo este se esvaiu.
Depois pegou o vento, mas este soltou um assovio e se desfez no ar.
Depois Orixá atraiu o fogo, e ele se desfez, usou o ferre e este se transformou em um ser rígido, a pedra e este se transformou em uma figura completamente estática. Cansado, sentou-se embaixo de um grande pé de Iroko (Roko/Loko) e um imaginou como poderia e de onde poderia vir à inspiração para criar o ser humano ?
E assim, refletindo observou uma grande lagoa a sua frente e disse :
- Como posso criar o ser humano ?
Então no meio da lagoa, como um encantamento, surgiu uma bela e velha mulher que lhe disse : - Senhor, eu posso lhe ajudar. Um momento.
Mergulhando trouxe a argila que entregou ao Orixá, em seguida, entregou-lhe o barro e a lama de terra negra. Obatalá tomou-lhe os materiais e carinhosamente colocou sobre a terra. Chegando a beira da lagoa, segurou as mãos da bela senhora, e perguntou :
- Coma é o seu nome ? E ela disse :
- Senhor desde que o mundo é mundo, eu vivo aqui ! E beijando lhe as mãos docemente disse :
- Lhe chamarei Nanã(nãnã), que quer dizer Rainha. Então os dois juntos começaram a modelar as matérias com formas humanas, Omó fun-fun, o menino branco, Omó-bírin pupá, menina vermelha e Omó dun-dun, o menino negro. Em seguida, Obatalá abriu-lhe a boca e soprou o Emí e imediatamente, as crianças abriram os olhos e se espreguiçaram e abraçaram seus pais. Nanã e Obatalá, os Orixás primordiais do culto gêgê-nagô.
Obatalá e Nanã, tomando seus filhos os conduziu até o Orum, o céu.
E lá foram apresentado aos Orixás do céu, onde ajoelhados receberam em sua mão esquerda o seu destino, oferecido por Olodumaré, e na direita o axé da transformação, o êbó que transforma o mal em bem, das mãos de Ifá, o advinho.
Olodumaré disse aquele que primeiro fizer o êbó prospera à frente dos outros.
Ômó fun-fun disse :
- Assim que voltar a terra farei o êbó.
Ômó bírin pupá diz :
- Qualquer dia eu farei.
Ômó dun-dun falou :
- Quando eu tiver tempo eu faço !
E assim aconteceu... Olodumaré chamou Obatalá e perguntou :
- O que o senhor quer de recompensa ? Ele disse :
- Quando o corpo não puder mais carregar o espirito, quero o Emí de volta !
- E a senhora ? Dirigindo-se à Nanã.
- Eu quero de volta a matéria que dei.
E assim foi, e ainda é. Obatalá o Orixá da criação e Nanã a senhora da terra.


Conto Afro-Brasileiro da cultura Yoruba contado por Vóvó Cici do espaço Cultural da Fundação Pierre Verger

Maé Cici et Nanã

Rio Vermelho CP 2102 41950-970 Salvador – Bahia – Brasil +55 (71) 9993 42484 horta.fatumbi.fabi@gmail.com

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